
Xavier d’Andeville est l’auteur des dessins que vous trouverez ici dessinés. C’est un dessinateur pour qui le trait est une respiration. Son univers est enraciné dans la tradition classique, mais jamais figé : il dialogue avec les grands maîtres pour mieux les détourner, les prolonger, parfois même les taquiner.
Chez lui, le dessin n’est pas un exercice académique, mais une quête : celle de comprendre la force d’un geste, la musicalité d’une ligne, la sensualité d’une courbe. L’influence des graveurs, des portraitistes, des décorateurs du XVIIIᵉ siècle est palpable, mais elle se voit toujours transfigurée par une touche personnelle.
Il aime la clarté des compositions, l’équilibre des proportions, la rigueur de l’héritage classique. Mais, fidèle à son esprit, il y introduit une respiration contemporaine, une liberté de ton qui trouble subtilement la pureté initiale.
Ses dessins captent le regard par leur élégance : traits fins, ombrages délicats, détails minutieux. Pourtant, derrière ce raffinement se glisse une impertinence légère, presque imperceptible, qui déplace le regard du spectateur et le force à redécouvrir ce qu’il croyait connaître.
A la manufacture galante, nous concevons chaque œuvre comme un espace de dialogue entre deux mondes :
– celui du passé, avec ses canons esthétiques, sa rigueur et son exigence ;
– celui du présent, avec son désir de liberté, de réinvention, de jeu.
Ainsi, un motif décoratif devient une allusion sensuelle, un portrait se charge d’un trouble inattendu, un détail architectural s’habille d’une suggestion nouvelle.
Ce travail sur le dessin dépasse la simple virtuosité technique. Il est une façon de questionner l’héritage, de le mettre à l’épreuve, de vérifier sa vitalité dans nos vies modernes. Car pour nous, l’art n’est pas un musée, c’est une conversation vivante.
Si notre artiste se nourrit du classique, c’est pour mieux lui donner une seconde vie. Ses œuvres ne sont jamais pastiches, jamais répliques : elles portent en elles le poids du temps, mais aussi l’élan d’une audace personnelle.
En ce sens, Xavier d’Andeville incarne un paradoxe fécond : il est à la fois gardien et transgresseur, respectueux et insolent, héritier et inventeur.
Son dessin, toujours raffiné, devient alors un manifeste discret : celui d’un artiste qui croit que la tradition n’est pas un carcan, mais un tremplin.